Alimentation

     En captivité, la nourriture habituellement dispensée aux Messor barbarus est constituée de mélange de graines (comme les graines pour canaris). Vous pouvez également leur donner de petits insectes de temps en temps. En revanche, veillez à laisser toute nourriture que vous leur donnerez au moins 48h au congélateur pour éviter toute infestation par des acariens, qui sont une des causes majeurs de la perte d'une colonie (surtout pour les colonies de petite taille).

    Elles apprécient aussi beaucoup les graines de pissenlits, que vous pouvez récolter vous-même.

    Une étude de 2000 (Seed preferences of the Harvester Ant Messor barbarus in a Mediterranean Mosaic Grassland (Hymenoptera: Formicidae), C. Detrain and J. Pasteels, Sociobiology Vol. 35, No. 1) porte sur le comportement alimentaire de M. barbarus en milieu naturel. En voici les grandes lignes :

    Sur 78 espéces differentes sur le lieu de l’étude (Vidauban, Var, France) M. barbarus récolte préférentiellement les graines de pimprenelle (Sanguisorba minor), d’hutchinsie des rochers (Hornungia petraea), de plantain de Bellardi (Plantago bellardii), de plantain corne de cerf (Plantago coronopus), de silène de France (Silene gallica) et de folle-avoine (Avena fatua).
    En revanche, les graines de céraistes (Cerastium sp.), de chrysanthème de Mykonos (Coleostephus myconis), de crépides (Crepis sp.), de trèfle à feuille étroite (Trifolium angustifolium), de trèfle pied-de-lièvre (Trifolium arvense), de canche caryophyllée (Aira caryophyllea), d’agrostide de Pourret (Agrostis pourretii Willd), de houlque laineuse (Holcus lanatus) et de brachypode à deux épillets (Brachypodium distachyon) sont récoltées assez peu fréquemment.
    Les graines de deux herbes, une agrostide (Agrostis sp.) et la radiole faux-lin (Radiola linoides), sont totalement inutilisées par les M. barbarus.
    Étonnamment, les graines de gaudinie fragile (Gaudinia fragilis) sont presque ignorées en mai et comptent parmi les graines les plus abondamment récoltées durant l’été.
    Seul le poids de la graine semble influencer le choix de récolte. Les graines dont le poids est inferieur à 0,1 mg sont la plupart du temps ignorées, celles pesant moins de 0,4 mg sont rarement récoltées, et les graines ayant un poids compris entre 4 et 50 mg sont récoltées beaucoup plus abondamment. Ceci suggère que les plantes herbacées vivant dans cette région (Vidauban, Var, France) peuvent échapper à l’appétit des fourmis en réduisant la taille de leurs graines.

    Entre avril et juillet, la récolte se compose de 81-96% de graines, 0,1-2% de partie d’arthropodes (dans la très grande majorité des cas retrouvées sur des insectes morts), de 3,5-16% de végétaux et de 0,2-3,3% de matière inerte.